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Prendre du recul sans perdre son cap


Une personne se cache les yeux

Face au flot incessant ( c'est le mot juste, non ? ) d’annonces, de nouvelles et d’événements, je ressens le besoin de prendre du recul. C’est ce qui m’aide à ne pas me laisser emporter par la peur ou la colère, à ne pas réagir dans l’urgence, mais à entrevoir d’autres possibles.


Toutefois, il y a un piège dans ce retrait: l’engourdissement. Exposé·e de manière répétée aux crises, aux bouleversements et à l’incertitude (quelqu’un semble bien l’entretenir, n’est-ce pas ?), on risque de s’habituer à l’inacceptable, de laisser progressivement ce qui nous révoltait devenir la norme.


Et lorsqu’on cherche à aller plus loin que les évidences, il y a aussi un risque : celui de perdre ses repères. En scrutant trop les nuances, on peut finir par minimiser ce qui devrait nous interpeller, à négliger nos valeurs les plus profondes et même cultiver l’impuissance.


Sophie Galabru, dans son ouvrage sur la colère, nous propose une revalorisation de celle-ci. Pour elle, la colère est une réponse légitime, vitale et créatrice, face aux injustices et donc un moteur de transformation, tant au niveau personnel que collectif. Cette perspective souligne l’importance de l’empathie et de la sympathie, qui sont des compétences relationnelles essentielles (à cultiver constamment), mais qui ne doivent pas nous conduire à une déresponsabilisation. Car, si précieuses soient-elles, elles doivent être accompagnées du courage de s’indigner, de défendre ce qui est juste et d’agir, même lorsque cela est difficile. Ainsi, l’empathie et l’action peuvent fonctionner ensemble, tout comme la gentillesse et le courage.  


Alors, comment prendre soin de soi sans se détourner du monde et de la réalité ?

Comment prendre du recul sans se détacher ? Comment garder notre engagement sans nous épuiser ?


Le sens

Ces questions nous ramènent à un enjeu fondamental : le sens que nous donnons à nos actions et notre place dans ce monde en mouvement, entre signification et orientation.


La recherche de sens, plus marquée en ce moment dans les séances individuelles, dépasse aujourd’hui l’échelle personnelle pour devenir une nécessité collective face à la fragmentation et aux défis actuels. Nous avons tous et toutes besoin de repères pour naviguer, que ce soit dans nos sphères personnelles, professionnelles ou collectives.


Pourtant, le sens ne se trouve pas comme une réponse toute faite. Il se construit à partir la connaissance de soi, de la conscience de soi et de choix conscients alignés sur nos valeurs profondes. Le sens n’est pas immuable non plus, il varie, s’adapte et parfois se renouvelle selon les expériences vécues.


En littérature, on observe deux types de sens :


  1. Le sens de l’épanouissement nous pousse à nous réaliser pleinement, en harmonie avec nos aspirations profondes.

  2. Le sens de la survie est une réponse adaptative aux défis, crises et incertitudes imposés par des facteurs externes.


Ces deux formes de sens se croisent et coexistent souvent. Le sens de la survie, qui permet de garder la tête hors de l'eau dans l'urgence, se mêle au sens de l’épanouissement, qui nous pousse à chercher à créer, à agir de manière alignée.


Cette quête de sens s’appuie donc sur notre boussole intérieure.  Nous avons besoin de porter notre regard vers notre vie intérieure pour être présent.es plutôt que réactifs envers la complexité actuelle.  Il ne s’agit pas seulement de savoir où l’on veut aller, mais d’être capable de rester aligné·e avec ce qui compte vraiment pour nous. Cultiver cette clarté intérieure, c’est apprendre à être présent·e plutôt que réactif· ve. C’est aussi créer des espaces… pour être avec soi et pour se rassembler.


avions en papiers dans tous les sens
Turbulences
Nos réflexes sous turbulences

Quand l’avion traverse des turbulences, on s’accroche aux accoudoirs, même si on sait que cela s’avère complètement inefficace. Dans les moments de turbulence, qu’elles soient intérieures ou extérieures, nous faisons instinctivement la même chose, nous nous accrochons à ce qui est sous nos mains, à ce qui nous semble solide. Cependant, quand les secousses deviennent trop fortes, ces mécanismes ne suffisent pas à nous stabiliser.


Pour sortir du sentiment d’impuissance, il faut agir sur ce qui dépend de nous, sur ce qui est à notre portée. Mais comment choisir où concentrer notre énergie ? C’est là qu’intervient la boussole intérieure, qui nous aide à discerner ce qui est essentiel et à faire des choix alignés avec nos valeurs, même dans l’incertitude. Pour cela, nous devons nous offrir du temps. Un espace d’arrêt pour comprendre où nous en sommes et ce qui nous anime profondément. Ce moment de pause est un acte de résistance face à l’effervescence de notre quotidien et à la culture de l’épuisement qui envahit le monde.


Il existe une multitude de façons de créer ces espaces. J’en suis témoin chaque jour en coaching. Il est aussi essentiel d’allier l’individuel et le collectif, de conjuguer le temps que l’on se donne à soi avec celui partagé, dans un esprit de solidarité et de réalité commune, pour apprendre et grandir ensemble. Le coaching, par exemple, offre cet espace individuel à travers un dialogue constructif avec un professionnel (tout comme d’autres formes d’accompagnement adaptées aux besoins spécifiques). Se donner la permission de prendre un moment de « Temps Blanc », des temps de récupération, c’est aussi se protéger et maintenir une santé mentale positive. Participer à des cercles de discussion,  cultiver des relations authentiques où l’on peut se soutenir mutuellement… Tout cela contribue à créer du sens, à maintenir notre cap intérieur et à préserver notre santé mentale face aux défis du monde.

 

Outil minute : Se recentrer en 5 minutes : l’outil qui ajuste votre cap intérieur

1️- Authenticité – est-ce que je fais des choix qui me ressemblent vraiment ?

2️ - Engagement – Ai-je laissé tomber une priorité qui me tient à cœur ?

3️ - Ouverture – Ai-je récemment accueilli du nouveau ou suis-je resté.e en terrain connu ?

4️- Présence – Suis-je vraiment ici et maintenant ou en train de courir sans m’arrêter ?


⏩Exercice  express :

  • Entoure la question qui résonne le plus avec toi aujourd’hui. 

  • Écris une action simple que tu pourrais poser cette semaine pour réaligner ton chemin.

    (Exemple : "Je vais dire non à cette opportunité qui ne me correspond pas.")

  •  Astuce : Refais cet exercice une fois par mois pour ajuster ton cap.


 

Sources :

Sophie Galadru, Le visage de nos colères, 2022.

Viktor E. Frankl, Oui à la vie, 2019








 
 
 

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