Ces compétences cruciales, que l'on sous-estime encore trop souvent
- Marthe Rocheteau
- 18 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juin

Ou comment mieux faire face aux tensions humaines du quotidien
Il y a ces petits moments où tout se joue. Un non qu’on hésite à dire. Un courriel sec qu’on reçoit. Un silence pesant en réunion. Un commentaire maladroit. Un·e collègue qui dépose sa surcharge, sans le vouloir, sur nos épaules déjà pleines.
Ces moments sont banals. Et pourtant, ils mobilisent quelque chose de profondément humain : notre capacité à dialoguer, à décider sans nuire, ni fuir. C’est ici que les compétences psychosociales entrent en scène, souvent sans qu’on les nomme.
Des gestes ordinaires, des compétences fondamentales
Accueillir et réguler une émotion pour ne pas exploser.
Prendre du recul avant de réagir.
Écouter vraiment.
Nommer sa non-disponibilité physique ou mentale.
Formuler une rétroaction.
Demander de l’aide.
Ces gestes relèvent de compétences qu’on associe parfois à de la maturité, du tact, du bon sens… mais qui sont en réalité des compétences humaines structurées, complexes, et tout sauf innées.
Non, ce n’est pas “naturel”, c’est souvent appris, travaillé, peaufiné.
Il est facile de croire que certaines personnes sont « naturellement bonnes communicatrices », « à l’aise en toutes circonstances », « solides dans les tempêtes ». Mais derrière cette aisance apparente se cachent, bien souvent : une capacité d’auto-observation, une mise en pratique régulière, un parcours de développement (formel ou informel), et parfois, un accompagnement.
Les compétences psychosociales ne tombent pas du ciel.
Elles se cultivent dans la durée, dans des environnements qui les valorisent, dans des relations qui permettent de les expérimenter, de les affiner. Ce sont des savoirs, des postures, des réflexes qui se construisent, parfois à force de tâtonnements, de prises de conscience, de déclics.
Et pourtant… elles restent invisibles (ou peu reconnues)
Il y a une forme d’injustice dans la manière dont ces compétences sont perçues.Elles sont attendues dans presque tous les contextes : au travail, dans les familles, dans les équipes, dans les communautés. Mais elles sont peu reconnues, peu valorisées, rarement développées de façon explicite.
Pire encore : elles sont souvent genrées ou associées à des rôles de service, de soutien, de soin. On s’attend à ce qu’elles soient “naturellement présentes” chez certaines personnes… et on oublie de les nommer, de les rémunérer, de les inclure dans les critères d’évaluation ou de progression professionnelle.
Reconnaître les compétences psychosociales, c’est aussi valoriser un autre type de savoir, essentiel à la qualité des liens humains, à la santé des équipes, à la capacité de traverser ensemble des périodes incertaines.
Pour aller plus loin
J’ai eu l’occasion d’écrire un article plus complet sur le sujet pour De Saison, où j’explore en détail ce que sont les compétences psychosociales et comment les développer.
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