Au commencement, le changement.
Avant même la naissance, en chacun de nous réside ce besoin d’évoluer, de grandir.
« Quel est l’animal qui marche à quatre pattes le matin, sur deux pattes le midi et sur trois pattes le soir, mais n’a qu’une voix ?
Si l’évolution physique marque les âges de la vie, qu’en est-il de notre identité ? L’identité subit d’incessantes modifications imperceptibles et progressives qui nous donnent un sentiment de mêmeté.
« Jamais donnée une fois pour toutes, elle est construite et transformée la vie durant » Maalouf, 1997
Ainsi, chaque individu s’efforce de se perpétuer, d’être davantage lui-même… autrement, en mieux. Nous cherchons à grandir et à parvenir à un plus grand épanouissement. Ce désir d’épanouissement est un puissant moteur de changement. Un changement, c’est une réalité concrète, objective : un déménagement, une naissance, un décès, un nouveau supérieur hiérarchique, le départ d’un collègue, une promotion… Alors que la transition, c’est la danse intérieure qui accompagne le changement. C’est une réalité psychologique subjective, une adaptation interne aux évènements. C’est ainsi que nous sommes continuellement en transition.
La transition, c’est la danse intérieure qui accompagne le changement
« Transitio : action de passer d’un état à un autre »
J’aime ce mot pour le potentiel qu’il détient. Il représente ce qu’il y a de plus vivant. Il recèle toutes les possibilités de grandir en puissance et en joie.
Une transition se danse en quatre grandes étapes : un point de départ, un renoncement, un nouveau départ, un entre-deux. L’individu en transition cherche à augmenter sa puissance d’agir soit sa capacité à déployer son potentiel. Il s’efforce d’augmenter ses possibilités de conduire les éléments de sa vie ainsi que la place de ce qui est important pour lui dans celle-ci. Au-delà des grandes étapes d’une transition, comment danser pour répondre vraiment à notre besoin d’épanouissement ?
⇒ À quoi dois-je renoncer ?
Ce n’est pas tant le changement, que de renoncer à ce que l’on était pour définir ce que l’on veut être qui génère des émotions difficiles. Au quotidien, une multitude de messages et d’éléments extérieurs viennent nous affecter physiquement, mentalement, émotionnellement. Les émotions ainsi créées peuvent nous nuire, nous affaiblir ou nous rendre plus forts. Lorsque nous sommes touchés par quelque chose qui est en harmonie avec ce que nous sommes, cela augmente notre puissance d’action. Ce sentiment de puissance est accompagné de la joie.
⇒ Qu’apprenons-nous ici sur nous-mêmes ?
En cherchant à comprendre les sentiments qui nous gouvernent, en organisant notre vie grâce à la réflexion et l’introspection, nous pouvons diminuer la tristesse et augmenter la joie. Nous pouvons choisir de nous laisser agiter par la mer, flottant. Nous pouvons aussi devenir plus lucides sur nous-mêmes et sur les autres afin d’être plus libres et ainsi augmenter nos possibilités de conduire les éléments de nos vies. En nous concentrant sur notre puissance naturelle, nous améliorons notre fonctionnement, notre développement et notre performance. Développer la conscience de soi, c’est ainsi se donner les moyens d’orienter nos actions vers ce qui est bon pour nous. Une transition, c’est une prise de conscience qu’une réorientation de nos objectifs est nécessaire à notre épanouissement. Avec la conscience vient la responsabilité d’agir.
⇒ Quel est le premier pas que je peux faire, ici et maintenant ?
En nous appuyant sur nos expériences, avec réflexion, introspection, et lâcher-prise, nous pouvons choisir l’orientation que nous souhaitons pour nous et ensuite passer à l’action. De cette façon, nous augmentons notre puissance d’agir et la joie qui y est associée.
⇒ Quelles sont les forces et ressources disponibles dont j’ai besoin ?
La réflexion et l’introspection constituent une grande part de l’étape d’entre-deux dans la transition. Pourtant sans lâcher-prise et confiance, cette période d’incubation peu confortable ne peut pleinement porter fruit.S’il est absurde de tirer sur une plante pour la faire pousser plus vite, il est souvent difficile d’accepter que notre travail intérieur ait besoin de temps pour arriver à maturité.À l’inverse, parfois, nous rencontrons de la résistance à l’action. Laissant nos peurs et nos croyances nous guider, nous repoussons nos appels intérieurs. Parmi elles, on retrouve la peur de perdre notre confort, notre sécurité, notre vie bien rangée, peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être capable, peur de ce que vont dire les gens, etc. Dans ce cas-ci, que l’on cherche à tirer ou à repousser, nous nageons alors à contre-courant de l’énergie créatrice dans cette période d’incubation. Le Lâcher-prise ce n'est la fin de rien, c’est le début de tout.
⇒ Qu’est-ce qui m’attend en coulisses ?
⇒ Et si toutes les règles existantes étaient changées, qu’est-ce que je ferais ?
Marthe Rocheteau
Psychosociologue et coach PCC
Références :
Fondements théoriques : l’énigme du sphinx,
Mémoire de maîtrise : Marthe Rocheteau
La philosophie de Spinoza,
Communication orientée solution,
Théorie sur le développement du pouvoir d’agir (DPA), approche de la psychologie positive, théorie sur les transitions psychologiques de la vie,Cybernétique et changement.
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